
Qu’est-ce que l’Évangile ?
Cette question vous parait peut-être basique…mais néanmoins, c’est une question qui reçoit malheureusement beaucoup trop de réponses approximatives, voire complètement fausses.
Cependant, une telle question est essentielle pour chaque croyant, car l’Évangile est autant cette bonne nouvelle sur laquelle notre vie est fondée que cette bonne nouvelle que nous annonçons tout autour de nous.
En effet, l’Évangile est une « bonne nouvelle » comme le souligne sa racine grecque εὐαγγέλιον. Mais en quoi est-ce une bonne nouvelle… une bonne nouvelle qui transforme la vie de nombreuses personnes jour après jour ?
La bonne nouvelle d’un royaume
Comme cela a été souvent souligné par de nombreux commentateurs, l’Évangile de Jésus-Christ est la bonne nouvelle de l’inauguration victorieuse du règne de Dieu par la médiation de la personne et de l’œuvre de Son messie (sa vie, sa mort, sa résurrection et son ascension) : Le Roi Jésus-Christ. Ce n’est cependant pas la première chose que beaucoup affirmeront lorsque vous leur demanderez la définition de l’Évangile, mais c’est une chose importante que nous ne devons pas oublier. C’est particulièrement important parce que cela nous permet de réaffirmer à juste titre la centralité de la seigneurie de « Jésus-Christ » au sein de notre compréhension de l’évangile, et non d’essayer de commencer notre définition de l’évangile avec la seigneurie de « nos » besoins.
Ainsi, l’Évangile me parle d’un « roi » et de son « royaume ». Cette réalité n’est pas une chose qui émergea de nulle part au Ier siècle de notre ère au sein de la vie de Jésus-Christ. En fait, cette réalité « royale » fait partie intégrante de l’ADN de l’histoire du Salut.
En effet, lorsque Dieu créa Adam et Ève et les plaça dans le jardin d’Eden en leur confiant un mandat particulier, Il leur donna une position d’autorité sur la création, et pour être plus exact, dans une position de vice-régence, car Dieu demeurait leur Roi et leur Seigneur ultime. Cependant, à cause de leur désobéissance vis à vis de Dieu, ils faillirent à leur mandat, et à cause de cela, le « péché » entra dans le monde, puis la « mort » entra dans le monde.
Ainsi, l’histoire de l’humanité, après la création des parents primordiaux de l’humanité (Adam et Ève), est marquée par l’échec du mandat « royal » qui leur avait été confié. Mais Dieu ne mit pas de côté son plan d’établir son « royaume » au sein de Sa création. En effet, Jésus-Christ, en tant que fils de David, alors héritier de la promesse faite à David par le prophète Nathan (2 Sam 7.14), est l’unique être humain (Dieu le Fils incarné) qui accomplit parfaitement ce mandat royal. Suite à une vie terrestre parfaite, au sein de laquelle il ne désobéit jamais à Son père, Dieu le ressuscita d’entre les morts. Dieu le déclara ainsi « Fils de Dieu » avec puissance, et dans son ascension il prit possession de son trône royal à la droite de Dieu le Père.
C’est pour cela que depuis la vie, la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus-Christ, nous pouvons déclarer l’inauguration du règne de Dieu en Jésus-Christ… une inauguration caractérisée par la « victoire » de Dieu par Jésus-Christ pour son peuple. En effet, dans sa vie, sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ remporta une victoire complète à la fois « pour » son peuple et « contre » ses ennemis tels que le diable et la mort.
La bonne nouvelle d’une réconciliation
L’Évangile est aussi la bonne nouvelle d’une réconciliation accomplie par Dieu en Jésus-Christ avec son peuple, c’est à dire des hommes et des femmes de toutes langues et de toutes nations qui naturellement étaient des ennemis de Dieu à cause de leur rébellion consciente et volontaire contre leur Créateur.
En effet, reprenons notre narration de l’histoire de l’humanité que nous avons commencée précédemment. Adam, en tant que père et représentant fédéral de l’humanité, désobéit (avec sa femme Eve) à Dieu en mangeant de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. A cause de cet acte de rébellion conscient et volontaire à l’encontre de leur Créateur, le péché entra dans le monde. Or, parce que Dieu est « Saint » et « Juste », Il condamna cet acte de trahison et Il appliqua le jugement dont Il les avait avertis : La « mort » entra alors dans le monde (Rom 5.12-21). Dès lors, la descendance d’Adam et Ève, l’humanité entière, fut non seulement déclarée « coupable » de cet acte de trahison « en Adam » (réalité juridique fédérale), mais elle fut aussi livrée aux ténèbres de son cœur (conséquence du péché qui entra dans le monde par le biais d’Adam et Ève) et condamnée à une mort physique débouchant à une mort éternelle : L’enfer (tourments conscients éternels).
C’est cette réalité qui définit chaque être humain qui ait vécu sur cette terre, à l’exception de Jésus-Christ. Et c’est à cause de cette réalité, que chaque être humain est avant tout un « ennemi » de Dieu. Certes, chaque homme ou femme demeure un être humain créé par Dieu à Son image, mais néanmoins, c’est une créature qui, à cause de sa rébellion, vit dans une profonde inimitié vis à vis de Dieu, une inimitié au sein de laquelle il est privé de la gloire de Dieu.
Or, la grâce de l’Évangile est justement que nous avons la possibilité d’être réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ (2 Cor 5.17-21). Cette réalité de la réconciliation est importante à comprendre car, en tant que créatures de Dieu créées à l’image de Dieu, nous avons été créés pour effectivement vivre en communion avec Dieu. Une des définitions essentielles de ce qu’est « être un humain » est avant tout d’être une créature en union et en communion avec Dieu pour pouvoir alors le contempler dans sa sainteté et ainsi le refléter dans tout ce que nous faisons (adoration). Et ce n’est que lorsque nous sommes réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ, que nous pouvons ainsi vivre cette union et cette communion avec Dieu. Ceci est possible car cette réconciliation est accomplie lorsque nous sommes unis à Jésus-Christ par le moyen de la foi.
Nous arrivons ici à un point essentiel de l’Évangile… un point qui en est la pierre angulaire pour bien le comprendre : Être unis avec Jésus-Christ par la foi dans la puissance du Saint-Esprit.
La bonne nouvelle du pardon et de la justice offerts par grâce dans une union avec Jésus-Christ
Je crois qu’il est temps que l’Eglise occidentale abandonne une fois pour toute une compréhension du salut offert dans l’Évangile qui serait semblable à un laisser-passer pour le paradis. Peut-être certains ne le diront pas comme cela, mais leur attitude nonchalante vis à vis de la Seigneurie de Jésus-Christ dans la semaine alors que le dimanche matin, ils déclarent que Jésus est mort pour eux, témoigne du contraire.
Un élément central à une juste compréhension de l’Évangile est l’élément « relationnel » ou « interpersonnel ». L’Évangile est fondamentalement la bonne nouvelle que Dieu s’est approché de nous en Jésus-Christ afin que nous puissions être en communion avec Dieu le Père, en étant uni à Dieu le Fils par la foi, et cela par la puissance de Dieu l’Esprit.
Certains pourraient alors commencer à devenir nerveux en me lisant car je n’ai pas encore parler de l’expiation, de la propitiation, de la justification et de la sanctification offertes dans l’Évangile. Cependant, soyez patients… si vous ne saisissez pas le fondement de ces choses –ce fondement qui est la réalité de l’union avec Christ- vous risquez d’avoir une vision déséquilibrée de celles-ci.
Le salut qui est offert dans l’Évangile se doit d’être premièrement compris comme Dieu qui s’offre à nous dans la personne du Fils incarné. En effet, il n’existe aucun avantage lié au salut (pardon, justice, sainteté, réconciliation, vie éternelle…) qui ne soit possédé premièrement par Dieu le Fils incarné, Jésus-Christ, et ainsi qui puisse nous être communiqué uniquement par la personne du Christ en étant uni à lui par la foi dans la puissance du Saint-Esprit. C’est ce qui transpire dans l’ensemble des lettres pauliniennes lorsque Paul utilise l’expression « en Christ » et ses variantes.
C’est Jésus-Christ qui est mort à la croix… et c’est dans sa mort qu’il vécut effectivement des tourments conscients, sur la croix, en buvant la coupe de la colère de Dieu le Père en l’encontre de son peuple.
C’est Jésus-Christ qui est ressuscité… et c’est dans sa résurrection que Dieu le Père le déclara « juste » aux yeux du cosmos en lui offrant une vie de résurrection indestructible par la puissance du Saint-Esprit.
Chaque être humain, parce qu’il est « coupable » et « condamné » aux yeux de Dieu, ne peut espérer un quelconque salut en dehors de ce que Christ a déjà acquis pour son peuple dans sa mort et sa résurrection.
Ainsi, alors que la bonne nouvelle du pardon et de la réconciliation offerts en Jésus-Christ nous est annoncée, toute personne qui place sa confiance en Jésus-Christ, est une personne qui est unie à Jésus-Christ par la puissance du Saint-Esprit.
Cette personne, parce qu’elle est unie à Jésus-Christ par la foi, est une personne qui a alors été pardonnée de son péché car la condamnation qui était la sienne, elle l’a déjà reçue en Jésus-Christ il y a 2000 ans. En effet, c’est Lui, Jésus-Christ, qui a été condamné à sa place. C’est lui qui reçut cette condamnation à mort sur la croix. C’est lui qui vécut les tourments de l’enfer alors qu’il était seul sur la croix et qu’il cria : « Mon Dieu, mon Dieu, Pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Cette personne, parce qu’elle est unie à Jésus-Christ par la foi, est une personne qui a alors été déclarée « juste » par Dieu, parce qu’elle est au bénéfice de la déclaration faite par Dieu à propos de la justice de Jésus-Christ il y a 2000 ans. En effet, c’est lui, Jésus-Christ, qui a été déclaré « juste » aux yeux du cosmos entier, à cause de sa propre justice, lorsque Dieu le ressuscita d’entre les morts. Unis à Lui par le moyen de la foi, dans la puissance du Saint-Esprit, nous sommes alors recouverts de sa « justice ». D’ailleurs, pour bien comprendre la dynamique qui relie la « vie éternelle » et la « justice » que nous recevons, nous nous devons de bien comprendre que Dieu a déjà reconnu officiellement cette « justice » étrangère à nous comme étant la « nôtre » en nous offrant la vie éternelle que nous expérimentons « déjà » en tant que nouvelle créature, c’est à dire la vie nouvelle dans la puissance du Saint-Esprit.
Avant de terminer, je voudrais simplement dire pourquoi je souligne à chaque fois, que cette « union avec Christ » que nous expérimentons par la foi est une chose que nous expérimentons « dans la puissance du Saint-Esprit ».
En effet, naturellement, l’homme est « mort dans ses péchés », et, naturellement, il ne peut discerner et s’approprier toutes ces réalités liées à l’Évangile. L’homme naturel a besoin de naître de nouveau, il a besoin d’être régénéré, il a besoin d’être transformé par le Saint-Esprit en une nouvelle créature en étant baptisé dans la puissance du Saint-Esprit. Ce « baptême », cette « régénération », cette « conversion », cette « re-création » est une œuvre que Dieu accomplit en nous par la puissance du Saint-Esprit en nous unissant à Jésus-Christ par la foi. Et lorsque j’ajoute « par la foi », je souligne ainsi comment cette réalité divine se manifeste et s’approprie dans la vie humaine : La foi.
Pour conclure, voici trois passages bibliques dans lesquels se trouvent toutes ces choses et qui les appuient :
1.Le fondement de l’union avec Jésus-Christ pour notre Salut (Romains 6. 1-11) :
« Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. »
2.L’action souveraine de Dieu pour nous transformer et nous permettre de marcher dans la foi (2 Cor 4.4-6) :
« C’est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage. Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n’avons point une conduite astucieuse, et nous n’altérons point la parole de Dieu. Mais, en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d’homme devant Dieu. Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. »
3.La centralité de l’œuvre du Saint-Esprit dans la transformation du cœur (Jean 16.7-10) :
« Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. » (cf. Ézéchiel 36.25-26, Jean 3.7-8, Rom 2.28-29, gal 5.22-23)
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